Peu avant midi, alors que les préparatifs du repas allaient s’achever, un soldat s’approche de Sélène. Celui-ci porte l’armure en cuir matelassée spécifique à l’Armée de Libération Ala Mhigoise. L’Hyur, à la carrure imposante, semble relativement jeune. Il salue Sélène d’un geste militaire.
« Madame Sélène ? Je suis le sergent Baker. Pardonnez-moi de vous déranger, mais savez-vous si mademoiselle Shion viendra demain à l’entrainement ? Comme elle n’est pas venue ce matin, les hommes et moi-même nous inquiétons de savoir si elle va bien. »Le soldat observe Sélène, dans l’attente d’une réponse. Celle-ci cligne des yeux, un peu étonnée. A sa connaissance, Keiri va bien, même si hier soir, elle a agi un peu bizarrement en allant se coucher. Elle interpelle un membre du Ciel de Nuit vacant à ses occupations non loin d’elle.
« Avez-vous vu Keiri dans le coin ? »L’employé secoue la tête puis regarde ses collègues qui répondent tous par la négative. Sélène reporte son attention sur le soldat, lui signifiant qu’elle va se renseigner. Le soldat, un peu sur sa fin, salue de la tête et s’éloigne, retournant à ses obligations. Sélène, quant à elle, se dirige vers la tente de Keiri. Aucun des employés croisés en chemin ne semble avoir vu la jeune Miqo’te.
Arrivée à l’entrée de la tente, Sélène appelle Keiri.
« Keiri ? Tout va bien ? »Aucune réponse, aucun bruit. Sélène se décide en entrer. L’intérieur est comme on pouvait s’y attendre. Il y règne un certain désordre mais rien de franchement troublant : des affaires trainant par-ci par-là, des coussins disposés un peu n’importe comment ou un lit à peine fait et avec négligence. Sélène balaye l’endroit du regard. Il n’y a personne. Keiri n’est visiblement pas là et son sac non plus d’ailleurs. La Hyur s’approche du petit meuble qui sert de bureau, sur lequel trainent des feuilles de papiers. Il y a quelques notes éparpillées, des ratures, une liste de choses à faire, des ébauches de lettres non envoyées ou des petits dessins au style enfantin.
Une des notes semble cependant avoir été mise bien en évidence sur le bureau :
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Come il faux que je m’okupe par moi-même, ben je vé aller me promener toute seule.
Voilà !
Keiri